Après
1951, un certain nombre de facteurs ramèneront de Broglie vers son
interprétation personnelle de la mécanique ondulatoire :
‑ Les difficultés qu'il a éprouvées pour expliquer
les vues probabilistes,
‑ Les regrets de voir oublier les intuitions
physiques à la base de la mécanique quantique,
‑ La nostalgie secrète des représentations physiques
réalistes, sentiment que partagea Einstein,
‑ L'analyse des objections de Schrödinger et
d'Einstein portant sur les états corrélés lors de ses cours à l'Institut
Poincaré,
- Les travaux de Bohm et surtout de Vigier qui tente
une synthèse entre mécanique ondulatoire et relativité.
Il
reprend les travaux d'Einstein (en collaboration avec Grommer en 1927) qui
définit les particules élémentaires de la matière par l'existence de
singularités dans le champ de gravitation. A partir des seules équations du
champ de gravitation, on démontre que le mouvement des singularités a lieu
suivant les géodésiques de l'espace‑temps. Vigier fait le parallèle avec la
notion de vitesse de la singularité dirigée suivant le gradient de phase de
l'onde (de Broglie, 1927). Il tente par cette analogie d'introduire l'onde à
singularité dans la définition de la métrique de l'espace‑temps.
De
Broglie va alors reconsidérer la théorie de la double solution et proposer que
l'onde à singularité soit non linéaire à l'intérieur d'une région très petite
(10‑13 cm) et linéaire partout ailleurs.
Les deux traits fondamentaux de la démarche de ce savant peuvent être présentés via ses propres commentaires :
"Les analogies ont souvent une portée très
profonde et peuvent servir utilement de guide aux théoriciens pour édifier des
théories nouvelles. Est‑il besoin de rappeler le rôle que l'analogie des forces
d'inertie et des forces de gravitation a joué dans la genèse de la théorie de
la relativité généralisée ou celle du principe de Fermat avec le principe de
Maupertuis dans la genèse de la mécanique ondulatoire ?"
"L'histoire
des sciences montre que les progrès de la science ont été constamment entravés
par l'influence tyrannique de certaines conceptions que l'on avait fini par
considérer comme des dogmes. Pour cette raison, il convient de soumettre
périodiquement à un examen très approfondi les principes que l'on a fini par
admettre sans plus les discuter".
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