mardi 22 mai 2012

Naissance et interprétation de la mécanique ondulatoire (3/3)


Après 1951, un certain nombre de facteurs ramèneront de Broglie vers son interprétation personnelle de la mécanique ondulatoire :
‑ Les difficultés qu'il a éprouvées pour expliquer les vues probabilistes,
‑ Les regrets de voir oublier les intuitions physiques à la base de la mécanique quantique,
‑ La nostalgie secrète des représentations physiques réalistes, sentiment que partagea Einstein,
‑ L'analyse des objections de Schrödinger et d'Einstein portant sur les états corrélés lors de ses cours à l'Institut Poincaré,
- Les travaux de Bohm et surtout de Vigier qui tente une synthèse entre mécanique ondulatoire et relativité.
Il reprend les travaux d'Einstein (en collaboration avec Grommer en 1927) qui définit les particules élémentaires de la matière par l'existence de singularités dans le champ de gravitation. A partir des seules équations du champ de gravitation, on démontre que le mouvement des singularités a lieu suivant les géodésiques de l'espace‑temps. Vigier fait le parallèle avec la notion de vitesse de la singularité dirigée suivant le gradient de phase de l'onde (de Broglie, 1927). Il tente par cette analogie d'introduire l'onde à singularité dans la définition de la métrique de l'espace‑temps.
De Broglie va alors reconsidérer la théorie de la double solution et proposer que l'onde à singularité soit non linéaire à l'intérieur d'une région très petite (10‑13 cm) et linéaire partout ailleurs.

Les deux traits fondamentaux de la démarche de ce savant peuvent être présentés via ses propres commentaires :
"Les analogies ont souvent une portée très profonde et peuvent servir utilement de guide aux théoriciens pour édifier des théories nouvelles. Est‑il besoin de rappeler le rôle que l'analogie des forces d'inertie et des forces de gravitation a joué dans la genèse de la théorie de la relativité généralisée ou celle du principe de Fermat avec le principe de Maupertuis dans la genèse de la mécanique ondulatoire ?"
"L'histoire des sciences montre que les progrès de la science ont été constamment entravés par l'influence tyrannique de certaines conceptions que l'on avait fini par considérer comme des dogmes. Pour cette raison, il convient de soumettre périodiquement à un examen très approfondi les principes que l'on a fini par admettre sans plus les discuter".

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