Pour illustrer cette notion, nous allons voir comment Archimède en est
venu à pousser son fameux cri au sortir de sa baignoire. Il était une fois, à
Syracuse, un tyran nommé Hiéron, protecteur d'Archimède, ayant reçu une
couronne qu'il soupçonnait n'être pas d'or pur. Archimède fut mandé pour donner
son avis. Connaissant le poids volumique de l'or, il suffisait de peser la
couronne, mais comment faire pour estimer le volume d'une couronne aussi ornée.
La situation était bouchée et la tension accrue. Une intense frustration est
souvent à l'origine d'une découverte d'importance. Qui dit tension, envisage la
relaxation : Archimède se plongea dans sa baignoire. En observant le niveau de
l'eau monter à mesure qu'il y pénétrait, il pensa tout à coup que le volume
d'eau déplacé correspondait aux parties immergées de son corps et qu'il tenait
là le moyen de mesurer le volume de la couronne. L'énoncé de son fameux
principe, tout corps plongé dans un liquide reçoit de sa part une poussée...,
viendrait quelque temps plus tard. La découverte est ici intervenue par
juxtaposition de deux matrices apparemment sans connexion : celle du problème
lié à la couronne et celle de la montée de l'eau dans une baignoire quand on y
plonge un corps. L'observation, d'aspect banal et négligé, de l'eau qui monte
dans un contexte quotidien change de statut et devient source de créativité
quand le contexte change et qu'elle est perçue sous un angle insolite et
significatif. Beaucoup de faits en science prennent sens lorsque l'observation
est guidée par une théorie.
jeudi 31 mai 2012
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