jeudi 24 mai 2012

Genèse du tableau de Mendéleiev (5/5)


Le tableau doit être considéré comme le couronnement de la chimie initiée par Lavoisier. Malgré le changement de paradigme, on passe du corps simple à l'élément, il n'ouvre pas d'horizon sur la chimie du XXème siècle. Mendéleiev refusera la radioactivité et la transmutation des éléments qui remet en cause sa foi inébranlable en l'individualité de l'élément et son inaltérabilité (inspiré de la monade de Leibniz?), notion qui l'avait conduit au succès. Cette foi inébranlable apparait également dans l'élaboration de la loi périodique à partir des poids atomiques. Car les irrégularités ne manquent pas ainsi que les approximations. La véritable régularité ne sera découverte qu'au début du XXème siècle avec celle du cortège électronique : on passe en effet d'une case à une autre sur une même ligne en rajoutant un électron sur la couche externe, exception faite pour les métaux de transition entre autres où les sous‑couches se remplissent tardivement. Le tableau périodique connut donc une phase prédictive puis explicative grâce à la structure de l'atome.
 Nous pouvons maintenant expliciter les grands points de la démarche de Mendéleiev :
‑ Le besoin pédagogique d'une synthèse prédictive de données disparates : retrouver une unité disparue,
‑ L'opposition métaphysique à l'hypothèse de Prout : loi unique contre élément unique. A ce propos, Mendéleiev a été à bonne école puisque son professeur à l'Institut pédagogique central de St Pétersbourg, Voskresenski, avait fondé sa pédagogie sur la bataille des idées en science,
‑ L'abstraction des corps simples vers les éléments correspond aussi à un glissement, à un décalage du concept fondateur,
‑ La vision globale, la prise en compte de critères à l'encontre des habitudes (les dissemblances entre familles d'éléments),
            ‑ La foi inébranlable dans sa théorie malgré des données peu intégrables dans le schéma.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire