jeudi 7 janvier 2010

Les idées reçues (suite)

La science est méthodique

Elle peut se résumer à une mise en évidence attentive et systématique des faits, à la formulation d'hypothèses théoriques, à la déduction de conséquences observables, à la vérification expérimentale des conséquences et enfin à la validation ou au rejet de la théorie.

C'est un parcours que l'on s'efforce de suivre mais :

‑ Il n'existe pas de faits bruts. En fait, les théories admises et les conjectures pèsent lourd. Et en conséquence de cela, on ne voit souvent que ce que l'on s'attend à voir. L'observation, hors tout contexte théorique, est illusoire. L'exemple de la supernovae de 1610, observée par les chinois et non répertoriée par les occidentaux, est en cela caractéristique. La croyance en un monde céleste immuable, sans corruption (notion antique) a inhibé la prise en compte de l'observation en occident.

‑ L'hypothèse précède donc souvent l'observation. Et comme il n'y a pas de méthode infaillible pour formuler une nouvelle hypothèse, tout ce qui stimule l'imagination est alors bon (FEYERABEND P. , « Contre la méthode. Esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance », Seuil, Points sciences, 1975) : rapprochements d'idées incongrus, références culturelles lointaines ou analogies infondées. Suivant Einstein: « il faut être un opportuniste épistémologique faisant feu de tout bois ».
‑ La vérification des prédictions ne sera que partielle et la crédibilité d'une vérification ou d'une réfutation dépend de toute façon des théories admises et des cadres de pensée en cours.

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