vendredi 8 janvier 2010

Les idées reçues (fin)

La science et le progrès

La recherche fondamentale finira tôt ou tard par déboucher sur des applications bénéfiques et contribuera au bonheur de l'homme.

En fait, le progrès technique a précédé celui des sciences jusqu'à Galilée. Ensuite une progression harmonieuse et équilibrée a pu se maintenir jusqu'à la fin du XIXème siècle. Par la suite, la science a pris le pas sur la technique qui s'est alors vue dépréciée.

La science et le progrès technique, social et intellectuel

Cette association fortement ancrée dans les esprits vient du siècle dernier.
Mais trop souvent, l'impulsion des recherches a été donnée par la guerre ou l'expansion coloniale. En fait, la science ne peut rien pour le bonheur de l'homme si ce dernier reste violent.

« Le rôle éducatif attribué à la science explique la part importante qui lui est faite dans l'enseignement, secondaire en particulier. Les mathématiques et la physique y sont supposées fournir un entraînement au raisonnement et à la rigueur, en même temps qu'un savoir effectif sur le monde. Mais, trop souvent, ne sont enseignés de la science que les aspects les plus dogmatiques : énoncés de résultats privés de leur contexte intellectuel, coupés des conditions historiques complexes de leurs origines, abstraits de leur relation avec les problèmes du présent. Alors que la science est censée offrir le modèle idéal de la rationalité et de la compréhension, son enseignement en général la transforme en un dogme autoritaire, ensemble de formules ou de lois à prendre ou plus souvent à laisser. Cette fausse transparence en fait bien évidemment un redoutable instrument d'intimidation intellectuelle et de sélection sociale: les mathématiques ont très avantageusement remplacé le latin dans cette fonction essentielle de l'instruction publique ».

La science, en tant qu'activité humaine, est capable d'engendrer le meilleur comme le pire parmi ses adeptes. Si elle était un passeport privilégié pour l'honnêteté, le désintéressement et l'humanisme, la société ne serait pas ce qu'elle est actuellement. Les quelques personnalités exceptionnelles ne doivent pas faire oublier l’ensemble de la population scientifique.

Ces premières réflexions, largement inspirées de LEVY‑LEBLOND J.M. (1984) « L'esprit de sel. Science, culture, politique » (Seuil, Points sciences) portent en germe l'ossature des chapitres constitutifs de ce cours. Elles seront reprises et illustrées par de nombreux exemples pris dans l'histoire des sciences avec des objectifs et des enjeux bien précis, énoncés au chapitre suivant.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire