Fonder
une science, jusqu'au XIXème siècle, signifiait souvent être en rupture avec
les conceptions de l'Eglise. Ce fut le cas pour Lyell, Lamarck et Darwin qui
introduirent en science des échelles de temps allant du million à quelques
centaines de millions d'années en contradiction avec l'échelle de temps
préconisée par l'Eglise et extrapolée à partir de l'exégèse biblique, au pire
sept jours et au mieux 6000 ans. En Chine, l'interprétation correcte des fossiles
en tant que restes d'êtres vivants très anciens, a été donnée dès le 1er siècle
av. JC.
La
datation de la Terre à 4.5 milliards d'années ne sera effective que dans les
années 60 grâce aux isotopes radioactifs. Entre temps l'âge de la Terre avait été
ramené à 40 000 ans par Lord Kelvin sur des considération physiques de chaleur
interne et de vitesse de refroidissement, faisant fi de toute observation
géologique. Là encore une explication théorique insuffisante, l'apport
calorique dû à la radioactivité des couches terrestres n'ayant pas été pris en
compte, prévaudra sur des observations naturalistes.
dimanche 28 octobre 2012
Concepts nomades - Le temps (1/2)
Après ces quelques considérations d'ordre général, nous allons nous
intéresser à deux transferts particuliers dont les répercussions scientifiques
et technologiques sont d'importance. Nous traiterons tout d'abord
l'introduction du concept « temps » dans la physique contemporaine,
concept mis en valeur au milieu du XIXème siècle d'une part par Lyell et Elie
de Raumont, fondateurs de la géologie et d'autre part par Lamarck et Darwin pour
leur théorie de l'évolution des espèces. Ensuite nous aborderons les apports de
l'organisation du vivant dans les sciences physiques via la bionique et la
théorie des systèmes.
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