Dans
les exemples précédents nous avons déjà identifié les points suivants :
-
Vision
sous un autre angle de faits connus, changement de contexte
-
Prise
de risque et remise en cause d'habitudes intellectuelles ou de principe
scientifique de base
-
Changement
d'un bruit, donc sans signification, en une information pertinente.
Nous allons ajouter et
justifier trois autres points :
-
Prise
à contre‑pied d'un raisonnement classique, inversion logique
-
Dévoilement
des prémisses et des habitudes intellectuelles
-
Débranchement
des mauvaises connexions neuronales.
L'inversion logique du raisonnement peut paraître en
première approche comme peu rationnelle. Et pourtant les exemples sont là pour
nous prouver que ça marche. Le premier remonte à 1821 où Faraday eut l'idée de
construire un moteur électrique où l'énergie électrique est transformée en
énergie mécanique, principe inverse de la dynamo. Personne n'y fit attention.
En 1873, lors de l'exposition de Vienne, un technicien brancha par erreur une
dynamo actionnée par une machine à vapeur sur une dynamo au repos. Cette
dernière se mit alors en mouvement grâce au courant électrique fournit par la
première dynamo. Le moteur électrique était réinventé. Il fallut donc qu'une
deuxième inversion, celle-ci technique, apparaisse accidentellement pour que
l'idée soit acceptée.
Le deuxième exemple est celui de l'invention du
phonographe par Edison. Dans sa jeunesse, il travailla en tant que télégraphiste
et avait inventé un système d'enregistrement des points et des traits du morse
sur un rouleau de papier. Plus tard cet appareil fut perfectionné pour en
retour transmettre les impulsions électriques générées par la gravure des
messages sur le rouleau. Mais le levier responsable de la lecture des gravures
avait tendance à vibrer. A vitesse de rotation rapide du cylindre, il émettait
même des sons continus. Au lieu d'essayer d'éliminer cet inconvénient, ce
bruit, Edison par un renversement de logique, exploita ce phénomène et après
quelques adaptations inventa le phonographe. Là le bruit devint réellement une
information. Cela nous rappelle Pythagore écoutant le forgeron battre des
barres de fer et en déduisant que les sons, dont la hauteur dépend de la
longueur de la barre, sont des vibrations transmises par l'air.
Le
dernier exemple beaucoup plus récent (1995) nous sera fourni par l'idée de base
d'un nouveau procédé d'amortissement des vibrations due à A. Le Méhauté et M. Capdepuy. Le
principe couramment adopté pour dissiper de l'énergie, qu'elle soit vibratoire
ou autre, est de la répartir dans un milieu qui la transformera en une autre
forme d'énergie plus dégradée telle que la chaleur. L'idée, prenant à contre‑pied
ce principe, fut donc de concentrer l'énergie en des points bien précis de la
structure pour la transformer localement. Ainsi les vibrations ne se propagent
plus dans la structure à amortir et cette dernière ne peut plus entrer en
résonance. Ce principe (SPADD) est maintenant utilisé dans de nombreux domaines http://www.artec-spadd.com/.
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