Si
le modèle analogique est suivi trop strictement, certaines de ses conséquences
ne seront pas forcément pertinentes pour le sujet traité et peuvent même
inhiber la progression de la connaissance. L'idée de l'atome, introduite par
Zénon d'Elée en 460 av. J.C., développée par Leucippe et Démocrite à cette même
période, sera très controversée jusqu'à l'expérience décisive de Perrin en
1910. L'existence même de l'atome sera
considérée comme évidente lorsqu'on aura réussi à le diviser dans les
expériences de fission. L'atome, en tant que particule insécable par
définition, disparaît donc au moment où son existence devient irréfutable ! La
controverse à la fin du XIXème siècle faisait donc rage entre les énergétistes
et les atomistes, les premiers reprochant aux seconds d'avoir fait d'une
représentation, d'un concept imagé, certes commode, un véritable objet réel.
Pour eux la petite phrase célèbre dans un contexte plus poétique « Dessine moi
un atome » était porteuse de dérives dangereuses.
Les
physiciens du début du XXème siècle ont beaucoup utilisé les analogies comme outil
heuristique et l'atome de Bohr conçu comme un système solaire en miniature a
imprégné des générations d'étudiants. Mais il a fallu dépasser les images
analogiques pour aller plus loin en mécanique quantique, le monde microscopique
n'ayant guère d'équivalent dans notre monde sensible.
Mais c’est Lavoisier avec ses bilans (il était fermier général, équivalent de nos TPG actuels) qui mettra la chimie sur les bons rails en démontrant la conservation de la matière durant les réactions, faisant naître ainsi la notion d’élément chimique. Les notions d’interactions atomiques ou moléculaires via le cortège électronique ne viendront que bien plus tard au XXème siècle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire