Les
premiers travaux de Pasteur, chimiste et cristallographe de formation, porte
sur les propriétés optiques des tartrates (« 200 ans de science, 1789‑1989 »,
Science et Vie, Hors série n°166, mars 1989). Certaines espèces dévient la lumière
polarisée vers la droite (dextrogyres) d'autres vers la gauche (lévogyres) et
Pasteur reconnaît là deux formes moléculaires symétriques dans un miroir. Il s'agit là des
premières observations d'une science, la stéréochimie, étude de l'arrangement
des atomes dans les molécules, qui fournira les concepts de base à la biologie
moléculaire et à la pharmaceutique. Une méthode pour séparer les deux formes
consistent à faire vivre des moisissures (penicillium glaucum) sur les
tartrates. Les micro-organismes ne se nourrissent que de la forme droite et laissent
donc apparaître comme résidu la forme gauche. Le hasard est parfois d'une aide
précieuse puisque cette technique résulte de l'observation de coupelles de
tartrates oubliées sur un rebord de fenêtre et envahies par le moisi... Comme
le croisement de la cristallographie et de l'optique fonda la stéréochimie, le
croisement de la physiologie et de la chimie ouvrit un domaine à l'avenir
prometteur, celui de la maîtrise des micro-organismes. Nous entrons alors dans
la période de recherche finalisée. Pasteur fut motivé dans ces recherches sur
la fermentation par les brasseries industrielles de Lille et sur les maladies
infectieuses par les instances nationales (production agricole et santé
publique). Nous mesuront ainsi les points clés qui déterminèrent la réussite de Pasteur :
le croisement de disciplines différentes, une forte motivation pour des
applications industrielles et médicales doublées d'un esprit d'observation hors
du commun (il réalisa adolescent des portraits très ressemblants). Nous avons
déjà mentionné dans le billet « Le social et le scientifique » de mai
2010 , les raisons moins scientifiques de sa domination et de l'établissement
de son mythe.
dimanche 18 novembre 2012
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